Produits animaux, inflammation et alternatives : comprendre et agir pour sa santé
Depuis plusieurs décennies, notre alimentation a considérablement évolué, intégrant une consommation croissante de produits animaux, notamment de viande et de produits laitiers. Si ces aliments sont souvent valorisés pour leur richesse en protéines et en calcium, de nombreuses études et observations cliniques, notamment celles du Dr David Servan-Schreiber (Anticancer), du Pr Henri Joyeux et du Pr Jean Seignalet (L’alimentation ou la troisième médecine), montrent que ces produits peuvent aussi être de puissants vecteurs d’inflammation chronique. Cet article explore les mécanismes en jeu, en mettant en lumière l’impact du déséquilibre en acides gras et les effets délétères des produits laitiers sur la santé intestinale, tout en proposant des alternatives adaptées.
Les produits animaux : vecteurs d’inflammation
La richesse en oméga 6 et son rôle inflammatoire
Les acides gras oméga 6, bien que nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme, deviennent problématiques lorsqu’ils sont consommés en excès. Ils favorisent la production de médiateurs inflammatoires, tels que les prostaglandines et les leucotriènes, qui peuvent entraîner des inflammations chroniques.
Le Pr David Servan-Schreiber met en garde contre ce déséquilibre dans son ouvrage Anticancer, soulignant qu’un excès d’oméga 6, combiné à une insuffisance d’oméga 3, favorise un terrain inflammatoire propice au développement de maladies chroniques.
Le déséquilibre oméga 3/oméga 6 dans l’alimentation animale
Dans une alimentation naturelle, le ratio idéal entre oméga 3 et oméga 6 devrait être d’environ 1:3. Cependant, l’alimentation moderne des animaux d’élevage, principalement à base de céréales et de soja, a bouleversé ce ratio, le portant à 1:15 voire 1:30.
Cela signifie que la viande et le lait issus de ces animaux sont excessivement riches en oméga 6, aggravant ainsi l’inflammation chez l’homme.
Le Dr Servan-Schreiber recommande ainsi de privilégier les viandes issues d’animaux nourris à l’herbe, beaucoup plus riches en oméga 3 et bien mieux équilibrées.

Les produits laitiers et l’arrêt de la production de lactase, une enzyme digestive de notre organisme

La lactase et le lactose : une digestion compromise
La majorité des mammifères cessent naturellement de produire la lactase, une enzyme digestive permettant de digérer le lactose, un glucide (sucre) contenu dans les produits laitiers, après le sevrage.
Chez l’humain, cette enzyme, indispensable à la digestion du lactose (sucre du lait), diminue considérablement avec l’âge, entraînant des difficultés digestives. Le Pr Seignalet a largement étudié ce phénomène et explique que l’intolérance au lactose est en réalité la norme biologique. La consommation prolongée de produits laitiers (à base de lait de vache, mais également de brebis ou de chèvre) chez l’adulte entraîne alors des fermentations intestinales, sources d’inflammation locale.
Les conséquences de l’intolérance au lactose
Lorsque le lactose n’est pas correctement digéré, il fermente dans l’intestin, générant des ballonnements, des crampes abdominales et des flatulences. À long terme, cette inflammation répétée altère la paroi intestinale et contribue à un phénomène plus préoccupant : l’hyperperméabilité intestinale.
De l’inflammation locale à l’hyperperméabilité intestinale

Mécanismes de l’inflammation digestive
L’inflammation chronique du tube digestif perturbe son rôle de filtre sélectif, conduisant à une perméabilité excessive. La muqueuse intestinale, normalement hermétique, devient alors poreuse et laisse passer des toxines, des bactéries et des particules alimentaires non digérées dans la circulation sanguine.
Les répercussions sur la barrière intestinale
Selon le Pr Seignalet, cette hyperperméabilité intestinale est le terreau de nombreuses pathologies modernes, notamment auto-immunes. En effet, le système immunitaire, constamment stimulé par ces intrusions indésirables, entre en surréaction et finit par attaquer des cellules saines de l’organisme. C’est ainsi que l’on retrouve un lien entre cette altération de la barrière intestinale et des maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, nerveuse comme la sclérose en plaques ou encore certaines allergies alimentaires, respiratoires ou cutanées.
Quelques exemples d'alternatives aux produits laitiers et alimentation anti-inflammatoire

Laits végétaux et alternatives aux produits laitiers
Heureusement, il existe de nombreuses alternatives aux produits laitiers qui permettent de préserver son confort digestif et d’éviter l’inflammation chronique. Parmi elles :
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Laits végétaux : lait d’amande, de noisette, de riz, d’avoine, de coco ou encore de soja (préférez-le bio et sans OGM).
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Crèmes végétales : crème de riz, de soja, d’avoine ou de coco, qui remplacent parfaitement la crème fraîche au crème liquide classique au lait de vache.
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Desserts alternatifs : yaourts végétaux à base de lait de coco, d’amande ou de soja, ainsi que les mousses et entremets sans produits laitiers.
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Beurre : Optez pour le beurre clarifié, aussi appelé Ghee en médecine ayurvédique. Ce beurre débarrassé de ses impuretés, de son petit lait, du lactose et de la caséine (protéine de lait) est rendu plus digeste, beaucoup moins inflammatoire. Idéal pour les cuissons, il est également possible de le tartiner. Vu la simplicité du processus, je vous recommande de le faire vous-même. Je vous partage ici un tuto que j'ai apprécié pour apprendre à le faire vous-même en un rien de temps ! Une option saine et économique !
Idées d'en-cas et alternatives salées
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Houmous : à base de pois chiches, il constitue une excellente source de protéines et de fibres, parfait pour un en-cas sain.
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Pâtés végétaux : à base de légumineuses, d’oléagineux ou de légumes, ils sont riches en nutriments et savoureux.
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Fromages végétaux : réalisés à partir de noix de cajou fermentées, ils offrent une alternative saine et gourmande aux fromages traditionnels.
Mon accompagnement naturopathique et avec la Méthode JMV

En tant que naturopathe, j’intègre la Méthode JMV dans mon approche, permettant de faire le point sur les intolérances alimentaires, l’équilibre acido-basique, les différents systèmes organiques et vos capacités d'assimilation des différents nutriments au niveau intestinal.
Cette approche me permet ensuite de proposer à chacun des solutions naturelles 100% individualisées, adaptées aux besoins spécifiques de chaque personne. De plus, je conseille des alternatives et solutions naturelles adaptées, afin de limiter l’inflammation et restaurer un équilibre optimal.
Loin d'être une fatalité, les problématiques digestives, inflammatoires et chroniques méritent que l'on enquête sur les causes de la cause !
L’impact des produits animaux sur l’inflammation ne peut être négligé. En s’inspirant des travaux de chercheurs tels que Servan-Schreiber, Joyeux et Seignalet, ainsi qu’en intégrant une approche naturopathique et personnalisée grâce à la Méthode JMV, il est possible de limiter les sources d’inflammation et de favoriser un mieux-être durable.

Sources de l'article
Les sources principales qui ont inspiré cet article sont :
- David Servan-Schreiber – Anticancer : met en lumière le rôle du déséquilibre oméga 3/oméga 6 dans l’inflammation et son impact sur les maladies chroniques.
- Pr Henri Joyeux – travaux sur l’alimentation et les conséquences du mode d’élevage sur la composition nutritionnelle des produits animaux.
- Pr Jean Seignalet – L’alimentation ou la troisième médecine : explore le lien entre alimentation, hyperperméabilité intestinale et pathologies auto-immunes.
